• Pascal Bejeannin est un habitué des performances artistiques hors du commun. Il tient à sensibiliser chacun de nous à la préservation d’une terre en souffrance. Après son ours au Groenland et un gorille qui partira au Gabon, le sculpteur se lance dans un nouveau défi vers les Îles Galapagos.

    Une tortue luth immergée dans un lac du Jura : le sculpteur Pascal Bejeannin alerte sur l'état de la planète 

    La tortue luth a réalisé son premier baptême de plongée au lac de Chalain, avant de partir au loin... Photo : Mizenboite Cédric Bejeannin

    "C'est la première immersion de ma tortue luth et j'ai voulu le faire dans les eaux froides du lac des Rousses (Jura) avant de l'emmener un jour, au sein de cette réserve écologique du bout du monde que sont les Îles Galapagos. Mais la pandémie a fait prendre beaucoup de retard au projet et elle va d'abord voyager en France, et dans l'embouchure du Tibre à Rome, berceau de l'humanité moderne" nous explique Pascal Bejeannin.

    Cette tortue à la robe métallique faite d'acier recyclé en impose avec ses deux mètres de long pour une centaine de kilos. C'est la troisième œuvre pour l'artiste de son projet nommé Art' Situ ou l'Art témoin du monde. Sa démarche est d'apporter ses sculptures aux quatre coins de la planète afin de sensibiliser les populations aux enjeux écologiques, mais aussi de créer un lien pédagogique et social. L'ours polaire Atsunaï Kammak est revenu de son voyage d'un an au Groenland. Le gorille Maghan Mui attend quant à lui de pouvoir rejoindre la forêt équatoriale du Gabon. 

    Une tortue luth immergée dans un lac du Jura : le sculpteur Pascal Bejeannin alerte sur l'état de la planète

    Le sculpteur Pascal Bejeannin met la dernière touche à son oeuvre avant qu’elle n’embarque pour Rome.

    Une tortue comme symbole de la protection des milieux aquatiques

    L'artiste de Champagnole (Jura), veut à travers ses œuvres questionner l'humanité sur l'état de la planète. "De l'art que je poserai dans une galerie ou un musée n'a pas d'intérêt pour moi. Elle se doit d'avoir été immergé in situ au sein d'un écosystème que je défends, que ce soit la banquise, la forêt africaine ou la mer dans le cas de ma tortue luth. L'œuvre nous fait entrevoir ce qui est beau, mais il ne faut pas qu'elle cache la partie sombre de l'iceberg. C'est alors que l'art apparaît comme un formidable vecteur de communication et d'échanges entre chacun de nous qu'ils soient d'ici ou ailleurs" nous explique Pascal. 

    Pascal Bejeannin, est artiste, mais avant tout éducateur spécialisé auprès de jeunes en difficulté. Il parcourt les établissements scolaires de Bourgogne-Franche-Comté afin d'initier ceux qui seront les adultes demain. "Ils voient le beau partout sur les réseaux sociaux. Je veux leur faire réaliser que derrière la belle image transmise par ma tortue dans l'eau se cache aussi tout ce qu'on ne voit pas. Les pollutions et les microparticules de plastiques qui détruisent nos mers et les espèces qui y vivent. Je veux leur donner la possibilité de réfléchir par eux même, et qu'ils ne s'arrêtent pas à la première image qu'ils ont devant les yeux, mais qu'ils cherchent à comprendre. Mes œuvres ne doivent pas être juste belles. Elles doivent faire réfléchir et créer une interaction humaine".

    Le club de plongée H2O de Champagnole a supervisé l'installation de la tortue luth ans le lac

    Lorsque Pascal Bejeannin à proposé à Fred Wauquier de l'aider à installer son œuvre d'art sous l'eau, ce dernier n'a pas hésité une seconde. "Plonger dans le lac des Rousses n'a pas grand intérêt et je n'y vais avec le club que pour des effectuer des nettoyages du site. Mais j'ai beaucoup aimé cette aventure humaine autour de la sculpture de cette tortue. J'aime l'artiste, l'ancien casque bleu, l'éducateur qu'il est auprès des jeunes et je ne pouvais pas refuser" nous explique le plongeur.

    Une dizaine de plongeurs ont apporté leur aide pour l'immersion de la tortue Hasta Luego Campanera. "Le lac des Rousses a une profondeur de 7 à 8 mètres, et, comme tous les lacs glaciaires, il y a énormément de sédiments sur le fond. Il ne fallait en aucun cas les déplacer sous peine de réduire totalement toute visibilité. Nous avons fait descendre tout doucement la tortue le long d'un câble pour jusqu'à 6 mètres. Le but était de voir la tortue voler dans les eaux émeraudes du lac du Jura" nous raconte Fred Wauquier. 

    Afin de pouvoir participer à l'immersion de son œuvre, Pascal a pris des leçons de plongée. Aidé de son encadrant Fred Wauquier, il a pu ainsi poser devant l'objectif de Jean-Marc Courtier. "C'était vraiment important pour moi de pouvoir être là sous l'eau. Je ne me voyais pas laisser partir ma sculpture sans moi. Je vais continuer ma formation afin de pouvoir participer à l'installation de la tortue dans l'embouchure du Tibre en Italie" précise le sculpteur.

    Une équipe scientifique pour aider à informer sur la problématique des lacs du Jura

    Vincent Bichet, est géologue et responsable du laboratoire Chrono Environnement à Besançon (Doubs). Son équipe s'intéresse particulièrement à l'évolution du climat sur les 15.000 dernières années. Spécialistes des forages sédimentaires dans les lacs du monde entier, ils ont fourni la barge qui a permis de d'immerger la tortue. Mais leur présence à permis également d'apporter une caution scientifique à l'artiste. "Si tout est magnifique à la surface des lacs, il n'en est pas forcément de même au fond. Les excès d'azote et de phosphore en provenance de l'atmosphère où des bassins-versants rendent problèmatiques la dégradation de la matière organique. Le réchauffement climatique n'arrange pas. Si la situation n'est pas critique, mais nos lacs du Jura sont victimes comme ceux du monde d'une désoxygénation et il n'y a plus de vie. Cela peut avoir des conséquences importantes pour des lacs comme celui des Rousses qui sont des sources d'eau potable pour la population. Cette interaction entre l'art et les questions d'environnement est vraiment intéressante" confie le scientifique.

    Prochaine destination l'Italie en attendant les Îles Galapagos

    A peine sa tortue sortie du lac des Rousses, Pascal envisage déjà l'avenir. Il ne sera pas possible pour l'artiste de l'emmener rapidement vers les Îles Galapagos en Equateur. "La pandémie a bloqué le monde pendant près de deux ans. Si nous pouvons circuler en France et en Europe, il est toujours difficile de circuler dans le monde. Mais un projet comme celui-ci ne se fait pas seul, et tous nos partenaires comme le bateau qui doit nous emmener ont aussi pris du retard dans leur planning, du coup le voyage est décalé sûrement à 2023"..

    En attendant, le sculpteur jurassien va faire voyager sa tortue en France. "J'ai déjà des contacts pour l'immerger en Bretagne et je voudrais que cela se fasse avec un chalutier. Cela permettrait d'échanger aussi sur la préservation des ressources halieutiques. Après cela sûrement la Corse. Le but est qu'elle aille à la rencontre des habitants" détaille Pascal Bejeannin.

    Dans les mois à venir, toute l'équipe, ainsi que la societé de production Mizenboite de Lons-le-Saunier qui réalise un documentaire, devrait se rendre en Italie. Le but sera d'immerger la tortue dans l'embouchure du Tibre près de Rome. Sur cette côte Tyrrhéienne, entre le port antique de Trajan et le port moderne, c'est un lieu qui réuni toutes les symboliques. 

    Mes sculptures ont quatre dimensions. La quatrième est le sens.

    Pascal Bejeannin, sculpteur

    Pascal Bejeannin commencera ensuite à s'atteler à une nouvelle sculpture. Il façonnera à l'arc à souder un huemul, un cerf de la cordillère des Andes classé en danger d'extinction. 

    Une tortue luth immergée dans un lac du Jura : le sculpteur Pascal Bejeannin alerte sur l'état de la planète


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  • Deux plongeurs en apnée à Chypre, George Argyriou et Valeriu Nuta, ont sauvé une jeune tortue verte en lui prodiguant un massage cardiaque pendant près d’une heure et demie. La tortue, comme des milliers chaque année, avait été piégée dans un filet sous-marin au large de Limnara Beach.

    À Chypre, des plongeurs sauvent une tortue en lui faisant un massage cardiaque


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  • En partenariat avec le Ministère de la Culture, la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson souhaite développer un hommage filé à George Sand. Un appel à candidatures est lancé pour la réalisation d’une tapisserie géante, avec une rémunération pour l’artiste lauréat et son équipe de 100.000 € à la clef.

    Une tapisserie géante pour magnifier l’œuvre de George Sand

    Cette commande publique artistique s’inscrit dans la perspective de commémoration du 150e anniversaire de la disparition de George Sand, qui aura lieu en 2026. L’appel à candidatures vise à sélectionner 5 candidats pour la conception-réalisation d’une unique tapisserie « long format ».

    Les candidatures sont à déposer à cette adresse, avec une date limite fixée au 26 juillet 2021. Pour mieux se familiariser avec l’œuvre de l’écrivaine, un dossier documentaire sur George Sand, élaboré par le CELIS (Université Clermont-Auvergne), est accessible après inscription sur la plateforme.

    Après avoir été invités à concourir, les 5 artistes sélectionnés devront rendre leur étude le 17 décembre 2021. Le classement de ces 5 artistes en sera établi à l’issue. Dans sa phase d’étude, la rémunération pour chaque artiste sera de 7000 €. La phase de réalisation pourra être engagée au terme de cette phase d’étude et après l’approbation du Conseil national des œuvres dans l’espace public/arts plastiques et confirmation du maître d’ouvrage. Suivant ce long processus de sélection, l’artiste lauréat et son équipe seront gratifiés de 100.000€, hors coûts de production de l’œuvre.

    Ce n’est pas la première fois que la Cité internationale de la Tapisserie d’Aubusson se lance dans un projet alliant tapisseries et littérature. Depuis 2017, l’organisme s’est lancé dans un grand projet avec l’Estate Tolkien, qui gère les droits de l’œuvre de l’auteur britannique.

    En quatre ans, les artistes d’Aubusson ont réalisé une dizaine de tissages reprenant l’univers et les personnages créés par l’écrivain du Seigneur des Anneaux. Ces ambitieuses adaptations offrant entre autres un Bilbo géant ou une représentation des Lettres du Père Noël, écrites par Tolkien à ses enfants.

    Crédit photo : Auguste Charpentier — domaine public

    Une tapisserie géante pour magnifier l’œuvre de George Sand


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  • La tortue géante découverte aux Galapagos appartient bien à une espèce déclarée éteinte

    © Rodrigo BUENDIA Une tortue géante Chelonoidis phantasticus sur l'île de Santa Cruz, en février 2019 aux Galapagos

    L'Equateur a confirmé mardi, après des analyses ADN, que la tortue géante découverte en 2019 dans l'archipel des Galapagos appartient bien à une espèce que les experts pensaient éteinte depuis plus d'un siècle.

    "On la croyait éteinte depuis plus de 100 ans! Nous avons confirmé son existence. La tortue de l'espèce Chelonoidis phantasticus a été découverte aux #Galapagos", a tweeté le ministre de l'Environnement, Gustavo Marique.

    Afin de déterminer précisément son espèce, une équipe de généticiens de l'université américaine de Yale a comparé l'ADN de cette tortue femelle retrouvée sur l'île de Fernandina avec celui d'un mâle, le dernier à avoir été répertorié aux Galapagos en 1906. Ce spécimen est aujourd'hui une pièce de musée et appartient à l'Académie des sciences de Californie.

    La tortue géante découverte aux Galapagos appartient bien à une espèce déclarée éteinte

    © RODRIGO BUENDIA George, dernier spécimen de tortue Chelonoidis abingdoni, au parc national des Galapagos, en avril 2012 à Puerto Ayora, sur l'île de Santa Cruz

    La tortue géante Chelonoidis phantasticus est endémique de Fernandina, une île inhabitée de 638 km2 des Galapagos, archipel volcanique du Pacifique célèbre pour sa faune et sa flore uniques au monde.

    Elle est l'une des 15 espèces de tortues géantes recensées dans l'archipel, dont deux éteintes, la Chelonoidis spp de l'île Santa Fe, et la Chelonoidis abigdoni de l'île Pinta.

     

    "Cette découverte renforce bien sûr notre espoir de sauver cette espèce, afin de lui éviter un destin similaire à celui de George le solitaire", l'emblème de l'archipel, a souligné Danny Rueda, le directeur du Parc national des Galapagos (PNG), selon des propos rapportés par le ministère de l'Environnement.

    La tortue géante découverte aux Galapagos appartient bien à une espèce déclarée éteinte

    © Rodrigo BUENDIA IMAGES de la tortue géante après la découverte en 2019 ET SONORE du directeur du parc national des Galápagos, Danny Rueda, après sa confirmation comme espèce Chelonoidis phantasticus

    George, dernier spécimen de la Chelonoidis abingdoni, était mort sans descendance en 2012 faute d'avoir accepté de s'accoupler avec des femelles d'espèces similaires.

    Le ministère a également annoncé que des gardes du parc national et des scientifiques préparent pour le second semestre une expédition sur l'île Fernandina pour y rechercher d'autres spécimens de Chelonoidis phantasticus.

    La femelle adulte, découverte en 2019 lors d'une expédition organisée par le PNG et l'organisation environnementale américaine Galapagos Conservancy, était dissimulée dans la végétation qui pousse entre les coulées de lave pétrifiée du volcan La Cumbre, l'un des plus actifs de la planète.

     

    Les tortues géantes sont arrivées il y a trois à quatre millions d'années dans l'archipel des Galapagos, situé à 1.000 km des côtes d'Equateur et dont le naturaliste anglais Charles Darwin s'est servi pour développer sa théorie sur l'évolution des espèces.

    Il semble qu'elles aient été ensuite dispersées sur les îles par les courants marins et qu'ainsi se sont développées 15 espèces différentes, dont deux sont aujourd'hui éteintes.

     

    La tortue géante découverte aux Galapagos appartient bien à une espèce déclarée éteinte

    pld/yow/am/ybl

     


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  • Un Ornais qui était suspecté d’acheter et de revendre des tortues protégées a été condamné, ce mardi 18 mai 2021, à six mois de prison avec sursis par le tribunal d’Argentan.

    Il faisait le commerce de tortues protégées : un Ornais condamné

    Tortues étoilées d’Inde, tortues grecques, tortues charbonnières à pattes rouges : mardi 30 mars 2021, un homme de 39 ans avait comparu devant le tribunal d’Argentan (Orne) pour détention illégale de nombreux animaux rares, non domestiques, et pour ne pas avoir déclaré les résultats de son entreprise depuis 2017. 

    Entre 2015 et 2018, l’éleveur de chiens installé dans l’Orne était suspecté d’avoir vendu des centaines de tortues sans autorisation, sur Internet.

    Le procureur avait requis six mois de prison avec sursis, 10 000 € d’amende, ainsi que l’interdiction d’exercer une activité en lien avec les animaux pendant cinq ans.

    1 500 € de dommages et intérêts à la SPA

    Le tribunal avait mis sa décision en délibéré. Ce mardi 18 mai 2021, le prévenu a été reconnu coupable et condamné à six mois de prison avec sursis, avec interdiction définitive de gérer une entreprise et interdiction d’exercer une activité professionnelle en lien avec les animaux pendant cinq ans. Il devra verser 1 500 € à la SPA au titre du préjudice moral et 1 000 € pour les frais de justice.

    Ouest-FranceMaurane SPERONI.


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