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Le Tableau du samedi
Lilou nous propose de retourner un peu en enfance avec les jouets et les jeux!
Vous n’avez pas fait les beaux arts ? moi non plus ! On peut être ému par une toile, on peut avoir envie de découvrir et de faire un artiste. Ici vous pourrez partager vos choix et nous dire deux mots sur le peintre ou le tableau.Il suffit de mettre votre lien sous cet article avant le samedi à midi ou d’envoyer vos liens :
J'ai choisi ce tableau de Pieter Brueghel l'Ancien:
Les Jeux d'enfants, huile sur bois de 1560, frappent par l'architecture du tableau - bâtiments aux lignes franches, perspective volontaire où l'on a vu un rappel de l'art italien ou de Hans Vredeman de Vries en Flandre - et par le monde joyeux qui se construit en tous sens, celui de l'enfance, auquel on pourrait opposer la vision effrayante offerte par Le Triomphe de la Mort quelques années plus tard. Le thème, repris aux bréviaires, livres d'heures, calendriers, parallèle aux allégories du xvie siècle, infantia ou innocentia, se renouvelle par l'étonnante animation créée dans un site urbain, qu'envahissent quelque deux cent trente enfants et dont l'adulte est banni, à l'exception d'une femme jetant un seau d'eau sur deux garçons qui se battent, comme on le ferait sur des chiens trop excités.
Si les jeux sont identifiables (on en a dénombré près de 91), l'enfant n'est guère individualisé : une attitude, une expression le font vivre et le mouvement naît d'une ligne, d'une forme, d'une tache de couleur. Tel serait peut-être le caractère positif de ce grand tableau dont le titre, Khinderspill von Bruegel, figure en 1595 dans l'inventaire de la succession de l'archiduc Ernest qui l'avait acquis l'année précédente à Bruxelles. Carel van Mander mentionne également une œuvre avec tous les jeux d'enfants, et d'innombrables petites allégories. Ce dernier membre de phrase, qui peut se rattacher aux Jeux ou terminer une énumération, ouvre la porte à des lectures plurielles. En contrepartie à la simple et habile suite des quelque deux cent dix-huit divertissements de Gargantua que Rabelais aligne : au flux, à la prime, […] au renard, aux marelles, […] au poirier, à pimpompet, […] à colin maillard, à myrelemofle […], aux croquinolles […], à cul salé […] et jusqu'aux chiquenaudes on a vu chez Bruegel un prétexte à dénoncer la folie humaine.
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Commentaires
J'aime ces tableaux où le regard a fort à faire . Scène après scène . Très talentueux .
Bises ludiques
5gateuxrigoloSamedi 30 Avril 2022 à 21:437Sissi94Dimanche 1er Mai 2022 à 10:09
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Une plongée dans les jeux d'enfants, bravo à Brueghel qui a si bien su en restituer l'ambiance. Certains jeux ne semblent pas vraiment innocents(à droite sur le banc par exemple). Comme dans toutes ses œuvres, le peintre nous dépeint son époque, dans sa variété, sa violence, mais aussi sa tendresse.