• Mardi poésie

    Lady Marianne nous a quittés, elle nous proposait "Mardi poésie":   ICI, je continue en son honneur 

     

    Mardi poésie  

     

    Canicule

     

    La chaleur blanchissait chaque mur du village
    De pierre chaulée ou nue que rien ne soulage ;
    L’astre solaire allait, de dards en aiguillons,
    Anesthésier toits, portes des pavillons.

    La torpeur s’étendait jusque dans la cuisine
    Où les mouches collaient au ruban de résine ;
    L’air sec ne bougeait pas ; le clocher élancé
    S’attristait que son coq ne pût se balancer.

    Un volet entr’ouvert filtrait la canicule
    Pénétrant par un rai clair où la particule
    De poussière dansait jusqu’au mur opposé
    En mettant en exergue un tableau exposé.

    L’eau stagnait en rivière habitée d’une faune
    De libellules et de tritons au dos jaune.
    Dans ce bouillon, crevaient une ablette, un gardon
    Dans l’indifférence et sans le don d’un pardon.

    Un enfant en riant, surgi de nulle part,
    Courait en dératé, perché sur le rempart,
    Blessé par un rayon reçu dans la poitrine
    Reflété par l’éclat brillant d’une vitrine.

    Quelques adolescents, au frais sous le lavoir,
    Phagocytaient le temps sans qu’ils pussent l’avoir
    En s’aspergeant d’une eau vive, fraîche, Abondante
    Aussi délectable qu’une glace fondante.

    Tout se ralentissait, le village séchait
    Sur pied, décrépité et un basset léchait
    Le dos d’un gros caillou roux pris dans une flaque
    Résistant dans un creux à la pugnace attaque.

    La fournaise estivale – ah – n’a pas crié gare
    En s’invitant avec, au bec, un gros cigare.
    La mare – elle-même – où s’ébattaient les canards
    Se protégeait sous un monceau de nénuphars.

    Toute ma peau posée sur mes os dans mon dos,
    Désirait s’apaiser avec des tonnes d’eau
    Lâchées d’en haut par flots, par baignoires, par douches
    Luttant contre l’ogresse aux appétits farouches.

    A l’heure du dîner, un éclair fendit l’air ;
    Claqua le tonnerre et ma peau pila ma chair ;
    La pluie s’abattit et fit monter la rivière ;
    Le pont se noya et engloutit l’épicière. »

    Un flot me dépassa
    Je hurlai « non, pas ça ! »

     

    Jean-Michel Bollet


  • Commentaires

    1
    Chantou
    Mardi 13 Juillet 2021 à 08:52

    Beau poème ! Mais où est la canicule?

    Bisous 

    2
    Mardi 13 Juillet 2021 à 09:40

    Je ne demande pas la canicule, juste un peu de chaleur sarcastic

    Bisous

      • Mardi 13 Juillet 2021 à 10:32

        J'avais préparé mon article du coup c'est humoristique!

        Bisous

    3
    Sissi94
    Mardi 13 Juillet 2021 à 11:35
    Sissi94

    Beau poème qui va faire venir la chaleur.

    Sylvie

      • Mardi 13 Juillet 2021 à 11:55

        Tu crois? Bisous

    4
    Mardi 13 Juillet 2021 à 20:50
    gateuxrigolo

    joli poeme bisous

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