• Lady Marianne nous a quittés, elle nous proposait "Mardi poésie": ICI, je continue en son honneur 

     

    Mardi poésie

     

     

    Thermidor

    Des lézards et des chats suis-je la sœur ?
    D’où me vient cet amour des pierres chaudes
    Et de ce plein soleil où rôdent
    Comme des taches de rousseur ?

    Insectes roux, lumière vive
    Qui force les yeux à cligner ;
    Ample été dont on est baigné
    Sans qu’un frisson d’air vous arrive !

    La pierre brûle sous les doigts. Le sable en feu
    Parle d’Afrique à l’herbe sèche.
    Une odeur d’encens et de pêche
    Parle d’Asie au cèdre bleu.

    L’insecte : abeille, moucheron, cétoine,
    Puceron fauve, agrion d’or,
    Sur chaque brindille s’endort.
    Il fait rouge sous les pivoines.

    Il fait jaune dans les yeux clairs
    Du lézard, mon frère, qui bâille.
    Prends garde aux yeux clairs des murailles,
    Insecte roux, brun, rouge ou vert !

    Et toi, lézard, prends garde aussi… prends garde
    Au chat noir qui dort, à l’envers,
    Paupière close et poings ouverts,
    Une oreille molle en cocarde…

    Savons-nous de quoi sont tigrés,
    Jaspés, striés, vos regards d’ambre,
    Frères dont s’étirent les membres
    Sur ma pierre au lichen doré ?

    Je voudrais que ce soit du soleil en paillettes
    Qui flambe seulement dans les petits lacs blonds
    De vos yeux somnolents où midi se reflète !

    Dans mes yeux qui sont bleus, même un peu gris au fond,
    Mes yeux à moi, je sais bien ce que mettent
    Les rayons d’un été me traversant le front.

    Même les cils rejoints, même faisant de l’ombre
    Avec mes doigts serrés devenus transparents,
    C’est comme un incendie aux trous d’un rideau sombre !

    Tout l’or des joailliers, des princes d’Orient,
    Peuple mes yeux fermés d’étoiles qui s’obstinent…

    Lézards, mes compagnons, chats dormants qu’hallucine
    La ronde du soleil contre le mur ardent,
    Me direz-vous jamais ce que voit en dedans
    – Ce que voit dans la nuit qui descend en sourdine –
    Votre œil clair de chasseurs que juillet hallucine ? …

    Sabine Sicaud (1913-1928)

    Mardi poésie

     

     


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  • Voici ce que nous dit Fardoise:

    Je propose donc une pause mais rien ne vous empêche de poster des peintures, sur le thème de l'été, de la chaleur, des voyages, bref tout ce qui fait que l'on peut aimer l'été.  Mais en ville, l'été devient symbole de canicule, alors j'ai besoin de fraîcheur !

    Vous n’avez pas fait les beaux arts ? moi non plus ! On peut être ému par une toile, on peut avoir envie de découvrir et de faire un artiste. Ici vous pourrez partager vos choix et nous dire deux mots sur le peintre ou le tableau.      

    Le tableau du samedi  

     J'ai choisi ce tableau de Christian Jequel:

    Le Tableau du samedi

    Christian Jequel est né avec l’amour de la peinture, depuis sa plus tendre enfance il peint, il dessine et il s’amuse en compagnie de l’expression artistique. Une relation expressive qu’il va faire évoluer en parfaite autodidaxie, en restant fidèle à son inspiration et en apprenant en lien intime avec la pratique. Il évolue au fil des expositions ou encore des rencontres. Un apprentissage sincère qui donne vie aujourd’hui à des œuvres authentiques. Le parcours de l’artiste le conduit petit à petit à être connu de l’autre côté de l’Atlantique et dans diverses contrées. 

    Jequel utilise ses couteaux pour peindre tout ce qui va dans le sens de la vie, avec une prédilection pour la Provence qui l’a adopté depuis maintenant plus de 60 ans. Cette Provence où il se promène, il capture la beauté des paysages et surtout les scènes de vie inspirantes.

    Il peint au couteau en utilisant sa propre technique élaborée entre 1960 et 1965, aujourd’hui reconnue sur divers continents et enseignée durant une vingtaine d’années. Le but de cette technique est d’ajouter au tableau une dimension supplémentaire,

    En 1976 alors qu’il n’a que 41 ans il est invité au « Salon des Peintres Témoins de Leur Temps » où il expose aux côtés de Buffet, Brayer, Tofoli. En 1989 les USA découvrent JEQUEL à travers « Lutece Gallerie » à Carmel, San Francisco, et Los Angeles, un premier livre sur son œuvre est publié, deux autres suivront.

    Depuis maintenant une trentaine d’années Jequel est exposé aux USA où plus de mille toiles y ont été vendues, sans compter un grand nombre de toiles vendues sur divers continents. Aujourd’hui, Jequel expose ses œuvres en France uniquement dans son magnifique atelier du Cours Étienne d’Orves à Marseille. Une exposition hors de son atelier prend donc un caractère exceptionnel.

     

    Le Tableau du samedi


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  • logo expressions pittoresque

     

    Tous les jeudis chez Lilou soleil: ICI

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    "Se mettre martel en tête"se faire du souci, s’inquiéter obstinément.

    Origine:  à son origine signifiait être jaloux. Martel désigne ici un marteau. Dans cette expression, on imagine les coups répétés du marteau dans le cerveau à force de se poser de multiples questions sur la personne en laquelle on a perdu confiance. De cette expression nous vient le verbe marteler, tourmenter.

    Expressions pittoresques ou la quintessence de la sapience


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  • Lady Marianne nous a quittés, elle nous proposait "Mardi poésie": ICI, je continue en son honneur 

     

    Mardi poésie

     

    Juillet 

    Le soleil brûle au fond de l’immense ciel bleu.
    Pas un lambeau de vent ne traîne sur les ondes.
    La canicule étreint dans un cercle de feu
    Jusqu’aux sapins touffus des savanes profondes.

    Les ruisseaux ont cessé leurs chants dans les vallons ;
    Les coteaux sont jaunis, les sources desséchées ;
    Le grillon, accablé, se tait sur les sillons ;
    Le papillon se meurt sur les roses penchées.

    Tout souffre et tout gémit dans ce nouvel enfer ;
    Et, pâles et poudreux, en quête d’un asile,
    Les citadins hier ont déserté la ville
    Pour humer l’air léger des monts ou de la mer.

    Mais l’effluve est aussi lourd dans le bas du fleuve,
    Et le brun riverain, la faux sifflante aux poings
    En ouvrant sa tranchée à travers les grands foins,
    Péniblement halète, imprudemment s’abreuve.

    Le soleil parfois semble une flaque de sang,
    Et soudain un nuage à la frange écarlate
    Monte de l’horizon. L’orage menaçant
    Accourt. Déjà l’éclair brille, la foudre éclate.

    Bientôt le ciel voilé laisse couler ses pleurs :
    Sous cette aspersion sonore, fraîche et dense,
    Les arbres, les épis, les ajoncs et les fleurs
    Ont l’air de s’incliner devant la Providence.

    Mais l’azur resourit au terroir tout trempé,
    Et, le soir, sur le pas de nos portes ouvertes,
    Nous nous grisons de l’âcre odeur des feuilles vertes,
    De l’orge blondissante et du foin frais coupé.

    William Chapman (1850-1917)

    Mardi poésie


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  • Voici ce que nous dit Fardoise:

    Je propose donc une pause mais rien ne vous empêche de poster des peintures, sur le thème de l'été, de la chaleur, des voyages, bref tout ce qui fait que l'on peut aimer l'été.  Mais en ville, l'été devient symbole de canicule, alors j'ai besoin de fraîcheur !

    Vous n’avez pas fait les beaux arts ? moi non plus ! On peut être ému par une toile, on peut avoir envie de découvrir et de faire un artiste. Ici vous pourrez partager vos choix et nous dire deux mots sur le peintre ou le tableau.      

    Le tableau du samedi  

     J'ai choisi ce tableau de Vincent van Gogh:

    Le Tableau du samedi

    "La moisson"

    Vincent van Gogh quitte l'hiver parisien en février 1888, pour s'installer à Arles en Provence, où, âgé de 35 ans, et au sommet de son art, il crée plus de deux cents toiles de son œuvre, durant sa période arlésienne prolifique et heureuse de quinze mois, dédiée à la découverte de la lumière provençale, inspiré entre autres par le peintre provençal Paul Cézanne (avec en particulier une série de paysages qui reflète son amour pour la campagne, un des thèmes de prédilection de son œuvre).

    Avec cette œuvre impressionniste de juin 1888, Van Gogh désire peindre et représenter « l'été » avec des couleurs chaudes jaune paille dorée vive rouge orangée cuivrée et lumineuse des champs de blé provençaux, qui reflète la lumière intense du soleil, et l'atmosphère et la chaleur presque palpable d'une journée d'été (en fort avec le ciel bleu et les champs de lavande bleu-violet du massif des Alpillcontraste es et de l'abbaye de Montmajour du fond de la toile)

    Après deux aquarelles préparatoires, il peint ce paysage  panoramique profond d'une clarté et luminosité inégalée de son œuvre, depuis le haut d'une colline, et représente le travail des paysans durant la moisson provençale des champs de blé et de foin de Crau, des plaines fertiles de la Crau du sud-est d'Arles, avec de nombreux détails de clôtures, de chemins, de vergers, de mas provençaux, de bottes et de meules de foin, d'échelles, de charrettes à chevaux, de faucheur, et d'homme avec une fourche.. 

    Vincent Van Gogh affirme qu'à l'inverse du printemps « l’été n’est pas facile à exprimer » et considère à ce titre cette toile comme un de ses chefs-d'œuvre. Très satisfait de son travail, il souhaite l'exposer au 4e salon des indépendants de Paris de 1889, et écrit à son frère Théodorus van Gogh (négociant en art) « la toile tue absolument toutes les autres... » (mais souffrant entre autres d'importants troubles de démence, il met fin à ses jours en 1890, à l'âge précoce de 37 ans, après une année passée au monastère Saint-Paul-de-Mausole de Saint-Rémy-de-Provence).

     


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