-
Le Tableau du samedi chez Lady Marianne
Pour le thème: Lady Marianne nous propose pour 2 samedis: Petits métiers
Le samedi, on présente un seul tableau en quelques mots en disant pourquoi il nous plait ou nous émeut, ou nous trouble.
Et voilà.
Vous n’avez pas fait les beaux arts ? Moi non plus!
On parle d’émotions,
deux mots sur le peintre,
et on partage
dixit mamazertyOn s’inscrit (ou pas) à la communauté là :
https://www.over-blog.com/community/le-tableau-du-samedi-de-lady-marianne
"Repasseuses"
vers 1884-1886, Huile sur toile, H. 76 ; L. 81,5 cm
Degas qui a souvent portraituré sa famille ou ses amis est aussi l'observateur attentif au monde du travail, aux ateliers de modistes ou de repasseuses. Seul Daumier, avant lui, s'était intéressé aux blanchisseuses dont Degas fait un sujet de prédilection entre 1869 et 1895. Il aborde ce thème par des figures isolées vues à contre-jour, se détachant sur la blancheur des linges. Puis vers 1884-1886, Degas reprend avec insistance ce sujet mais en installant alors deux femmes dans une blanchisserie.
Au sein de cette série, le peintre a réalisé quatre variations sur une composition quasiment identique, soit une figure baillant et une figure repassant avec force. La toile du musée d'Orsay est la troisième reprise de cette composition.
Le choix de ce sujet fait écho aux préoccupations naturalistes et sociales de certains contemporains de l'artiste, en peinture mais aussi en littérature. Publié en 1877, L'Assommoir de Zola décrit en effet la blanchisserie de Gervaise, et donne à voir sans détour la misère du peuple parisien. Saisies en plein travail, accablées de fatigue, les deux repasseuses de Degas témoignent du regard sans complaisance mais non sans tendresse que l'artiste semblait porter sur la classe ouvrière.
Les gestes de chacune des repasseuses semblent avoir particulièrement intéressé le peintre, qui cherche à fixer les mouvements éphémères et quotidiens dans une représentation ni héroïque ni caricaturale. La peinture à l'huile est posée sur une toile sans apprêt et d'un grain grossier, qui offre un support granuleux et non homogène. Créant une texture épaisse et accidentée, la teinte brune du lin, perceptible par endroit sous la peinture, contribue à faire vibrer les couleurs pastels. Le sujet comme son traitement marqueront le jeune Picasso de la période bleue, qui reprendra ce thème sur un mode souvent pathétique.
-
Commentaires
3Sissi94Samedi 15 Décembre 2018 à 09:455marie-claudeSamedi 15 Décembre 2018 à 12:41Travail difficile !L'une baille ,l'autre courbe le dos pour avoir plus de force !
Bisous. Marie-Claude
C'est très beau. D'abord, j'adore Degas. Et il a su saisir la difficulté de ce travail, la force qu'il faut déployer, chaleur qu'il faut subir. Très beau tableau.
Ajouter un commentaire
une superbe toile pour ce thème-
on ressent la force du poignet sur le fer- un métier difficile-
l'autre femme fatiguée- que contient sa bouteille ? de l'eau je pense pour humecter ?
merci d'avoir participé- gros bisous -